L’ensemble de l’humanité s’était réuni sur l’île de Bali pour s’organiser face à la pire menace qui pèse sur l’avenir de la planète : le réchauffement climatique. Rebondissements, coups de théâtre, la conférence a accouché sur un accord, certes minimaliste, mais néanmoins historique. Le monde entier devra combattre côte à côte.
Il était temps ! Le monde accouche enfin d’un accord (bien que minimaliste) sur les principales mesures à mettre en place pour lutter contre le réchauffement de la planète. L’objectif fondamental de la conférence des Nations Unies sur le climat à Bali projetait de préparer l’après-Kyoto (dont le protocole expire en 2012) en incluant tous les pays du monde dans un programme de baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre. Cet objectif vital n’a pas été atteint… mais qui pensait réellement qu’il était possible d’y arriver ? Comme la tradition le veut depuis plusieurs années, les Etats-Unis, la Chine et l’Inde ont bloqué les négociations, ne voulant pas être contraints de baisser leurs émissions de CO2. L’Inde et la Chine ont finalement rallié le processus. Les Etats-Unis, cette fois-ci réellement seuls contre tous, ont fini par entériner, à leur tour, la feuille de route de Bali, mais seulement après que le texte final soit en partie vidé de sa substance.
Rien n’a été retenu en matière d’objectifs contraignants de réductions des émissions de CO2. Quelques vagues promesses à peine. Au final, aucun engagement chiffré ne sera repris dans le rapport final de la conférence, si ce n’est une note en bas de page faisant référence au chiffres du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) qui préconise une baisse des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 10 à 30% (par rapport à 1990) d’ici 2020 et, de 50% d’ici à 2050. La décision de Bali comprend un programme pour les questions clé à négocier jusqu'en 2009 (rendez-vous à Copenhague), notamment l'action et le financement pour l'adaptation des pays en développement aux conséquences néfastes du changement climatique telles que les sécheresses et inondations; les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre; les moyens de déployer les technologies environnementales et, le financement des mesures concernant l'adaptation et la réduction des émissions de CO2.
Cette conférence restera toutefois dans les annales de l’histoire. Pour la première fois, tous les pays s’accordent à s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique. "Si on nous avait dit en 2001 que 6 ans plus tard, il y aurait un accord global incluant la Chine, l’Inde et les Etats-Unis dans un processus au sein des Nations Unies visant la réduction des émissions de CO2, peu de monde y aurait cru" rappelle Olivier Deleuze, responsable du programme des Nations Unies pour l’environnement. "Mais il y a eu un changement fondamental d’attitude de la communauté internationale par rapport aux changements climatiques."[1]
Une grande avancée au niveau international, tous les pays reconnaissant la nécessité d’agir face au changement climatique. Mais une avancée minimale :même si les négociations pour l’après Kyoto sont en route, il n’y a toujours pas d’objectifs ambitieux réellement contraignant. Attendons de voir ce qu’il se décidera en 2008 à Poznan, lors de la prochaine conférence internationale sur le climat. Mais peut-on encore se permettre d’attendre ?
J. A.
[1] Olivier Deleuze in : Schoune (C), Les pieces du puzzle se mettent peu à peu en place, Le Soir, 17/12/07, p.11
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