samedi 15 décembre 2007

La pub "allant vert"

Le recours aux arguments écologiques porte ses fruits. Les annonceurs s’en donnent à cœur joie. Parfois proches de l’abus ou du mensonge, certaines publicités « vertes » peuvent avoir un impact négatif. Elles trompent le consommateur dans sa quête d’un mode de vie respectueux de l’environnement. Et au final, le message reste le même : consommer toujours plus !


Acheter des serviettes hygiéniques respectueuses de l’environnement, est-ce ou non une initiative intelligente? La marque affirme qu’elles ont été produites avec peu de ressources, ce qui amoindrit les rejets en CO2. De plus, d’après le concessionnaire 4X4 Mitshubishi-Kyoto, le fournisseur d’électricité Electrabel, la grande surface Colruyt (qui s’alimente à l’énergie éolienne), le vendeur d’électroménager de frigo A+, et bien d'autres : je participe activement à la lutte contre le réchauffement climatique en achetant leurs produits. N’est-ce pas formidable ? Pourquoi ne pas tous agir comme cela ? Les scientifiques de Bali ne perdraient plus leur temps dans d’interminables conférences et pourraient profiter de la mer et des cocotiers...

Un raisonnement facile mais qui révèle tout de même une évolution des préoccupations. Par des gestes simples, davantage de personnes désirent œuvrer pour le bien être de la planète. Les annonceurs l’ont bien compris et en réponse à cela, ils s’adaptent et proposent toutes sortes de produits « verts ». Mais ces produits sont-ils réellement écologiques ? Force est de constater que le Jury d’Ethique Publicitaire (JEP) recense une flopée de « publicités écologiques » trompeuses, abusives ou mensongères. Cet organe d’autorégulation veille, entre autre, à la véracité des campagnes de publicité. Mais dans la plupart des cas, les associations de consommateurs et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) se montrent peu enclines à se satisfaire des décisions (non coercitives) du JEP. Elles se mobilisent pour dénoncer les abus de « greenwashing » ("éco blanchiment").

Le greenwash est une forme de propagande à l’initiative d’une entreprise. Celle-ci donne une image positive de son produit (voire d’elle-même) en lui associant un caractère respectueux, amical vis-à-vis de l’environnement. En réalité, les annonceurs coupables de greenwashing ne participent pas au bien être du milieu. L’annonceur qui utilise abusivement l’argumentation écologique est coupable de désinformation. D’ailleurs, les constructeurs automobiles et les fournisseurs d’énergies sont d’éloquents utilisateurs de greenwashing.
Des secteurs de plus en plus nombreux mobilisent l’argument vert dans la publicité. Il est donc important de garder à l’esprit que tous les produits ne correspondent pas forcément aux principes du développement durable où à celui de la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, il est vrai que certains produits sont de moins en moins énergivores et nécessitent moins de matières premières pour être conçus. Mais il existe une marge à ne pas franchir.

Contrairement à ce que disent certaines campagnes commerciales, la lutte contre le changement climatique ne commence ni en souscrivant chez Total, ni en achetant une voiture qui relâche 186 grammes de CO2 au km (la législation européenne imposant 120gCO2/km maximum). Le consommateur a besoin d’outils objectifs pour évaluer la crédibilité de la publicité recourant à des arguments verts. A quand l’instauration d’un système universel et compréhensible par tous qui nous permettrait de mesurer l’empreinte écologique de tous nos achats ?


J.A. et D.D.

mardi 27 novembre 2007

Le changement climatique ou le bon tuyau pour gagner une élection




















Le travailliste Kevin Rudd, a remporté samedi les élections législatives en Australie. Au centre de son discours électoral : la lutte contre le changement climatique!

Il était temps ! Pour la première fois à une si grande échelle, l’argument de la lutte contre le réchauffement climatique a été décisif pour remporter une élection législative. Cela s’est passé le week-end dernier, en Australie. Les travaillistes (la "gauche" dans les pays anglo-saxons), menés par Kevin Rudd ont écrasé leur adversaire, le conservateur John Howard qui menait les Libéraux.
La lutte contre le changement climatique et le retrait des quelque 1.500 militaires australiens déployés en Irak ont été deux des thèmes les plus populaires de la campagne du leader travailliste, qui a mis fin, avec un raz-de-marée électoral, à onze ans de règne du Premier ministre conservateur John Howard et de son Parti libéral. « Je voudrais dire que nous serons un gouvernement pour tous les Australiens et que je gouvernerai toujours dans l'intérêt national », a-t-il déclaré dimanche. Le changement climatique sera-t-il enfin reconnu comme un problème d’intérêt national ?
M. Rudd a assuré que sa priorité était « d'agir et d'agir maintenant sur le changement climatique et l'eau », alors que l'Australie, continent le plus sec de la planète, a souffert de sa plus grave sécheresse en un siècle. Il faut dire que le pays, gros pollueur, prend de plein fouet les conséquences du réchauffement global de la planète. Pendant la campagne, M. Rudd a promis, s'il était élu, de ratifier le protocole de Kyoto, que l'Australie est le seul pays industrialisé, avec les Etats-Unis, à ne pas avoir signé. Ce lundi encore, Kevin Rudd a annoncé qu’il signera bien plutôt que prévu le protocole de Kyoto sur le réchauffement climatique, honorant ainsi l'une de ses principales promesses de campagne. Kevin Rudd a également fait part de son intention de se rendre en décembre à Bali (Indonésie) pour la conférence de l'ONU sur le climat. Conférence où les intervenants devraient tracer une feuille de route de négociations pour donner une suite aux engagements de Kyoto, dont la première phase expire en 2012.
Au-delà de cette victoire, l’élection législative australienne marque une fois de plus l’inquiétude grandissante des citoyens pour le changement climatique, qui touche à grande échelle une population riche et développée. Espérons que cette élection devienne un cas d’école pour d’autres élections dans le monde, et ne reste pas un exemple local.

J.A.

lundi 19 novembre 2007

Ondes électromagnétiques: Une menace invisible sur nos cerveaux

Avis aux utilisateurs de GSM, réseaux Wi-fi, et autres gadgets sans-fils : une utilisation intensive de ces appareils pourrait gravement nuire à votre santé. La multiplication des rapports scientifiques le confirme: l’exposition aux ondes électromagnétiques augmenterait les risques de cancers, de maladie d’Alzeihmer, et de nombreux dangers encore mal évalués à l’heure actuelle.
Elles sont omniprésentes, invisibles et indolores et, pourtant, elles seraient très dangereuses pour la santé. A chaque coin de rue, dans chaque maison, ou glissées insidieusement dans la poche de la veste ou du pantalon, les ondes électromagnétiques sont partout, relayées par des émetteurs qui poussent comme des champignons dans la ville. Et ça ne semble pas près de s’arrêter ! Les intérêts commerciaux sont énormes, surtout dans ce domaine en pleine expansion qu’est le monde des télécommunications et l’ère du « tout sans-fil ».
Il y a quelques semaines, le groupe Ecolo-Groen ! (partis écologistes) a proposé, à la Chambre (là où les députés se réunissent), via une proposition de résolution, de rendre plus sévères les normes relatives aux ondes électromagnétiques des appareils de télécommunication
Cette proposition prévoit dans un premier temps d'imposer une norme maximale à ne jamais dépasser de 3 volts par mètres pour une fréquence de 900 MHz (0,427 mW/kg). Dans un second temps (c'est-à-dire avant 2012), elle prévoit de descendre cette norme à 0,6 V/m (soit 0,018 mW/Kg), équivalent de la norme autrichienne, la plus basse d’Europe actuellement.
La réglementation belge actuelle, fixant la norme à 20,6 V/m (pour 900 MHz), se situe dans la "moyenne faible" de l'UE, même si elle reste plus exigeante que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La députée Ecolo Thérèse Snoy (Ecolo) pointe du doigt l'inertie du gouvernement fédéral et de la Commission européenne en la matière. Sa proposition de résolution demande également des normes de produits nationales conditionnant la mise sur le marché d'appareils émetteurs d'ondes électromagnétiques. Sont visés non seulement les GSM et autres appareils de téléphonie portable (téléphones portables à base fixe), mais également le Wi-Fi ou encore les « baby-phones ».
Elle prévoit encore de reconnaître officiellement l'hyper-électrosensibilité comme un problème de santé publique et d'informer davantage le public sur les risques des ondes électromagnétiques. Une campagne de sensibilisation qui tomberait à point nommé, tant le public semble peu conscient du danger potentiel de l’exposition permanente à ces ondes.
Quelles seront les conséquences sur la santé et le cerveau pour les nouvelles générations, celles qui sont nées et ont grandi, exposées 24h/24 à ces ondes ? On ne le saura que d’ici quelques années. Mais n’attendez pas ce danger potentiel : il faut le prendre en compte dès maintenant !
Quelques conseils
En guise de fin, voici quelques conseils simples pour diminuer l’exposition de votre corps aux ondes électromagnétiques. Eloignez la base de votre téléphone fixe de vous le plus loin possible. N’utilisez pas de « baby-phones » pour votre bambin, ça lui fera plus de mal (même beaucoup) que de bien. Préférez un GSM avec oreillette, et gardez-le le plus loin possible de votre tête, de votre cœur et de vos parties génitales. Préférez les connexions Internet haut-débit avec câble. C’est peu, mais c’est déjà ça. Messieurs les politiques, à vous de faire un effort maintenant !
J.A.

"Sauvons la planète": L'appel des scientifiques aux maitres du monde

La Terre va mal. Ce n’est certes plus un scoop d’affirmer cela à l’heure actuelle mais, il semblerait que ce ne soit pas encore bien rentré dans la tête de tout le monde. Il y a urgence. Les ressources vitales se dégradent et s’épuisent. Nous imposons un rythme de consommation trop effréné à la planète, et pourtant, on ne cesse de parler d’augmentation de croissance et de consommation. Pour ceux qui sont encore sceptiques, il suffit de pointer le nez dehors pour constater que la planète est en train de se détraquer un peu partout. Quand la prise de conscience aura-t-elle réellement lieu ? N’est-il pas déjà trop tard ? Pourquoi les décideurs, qui se déclarent tous très préoccupés, brillent par leur inaction et leur mollesse ?* Pourquoi hésite-t-on encore ? Lançons-nous ! Ce ne sont plus les informations et les constats alarmistes qui manquent. En moins de deux semaines, deux rapports de références de la communauté scientifique viennent encore de sortir. Le constat est toujours aussi alarmant mais, nouveauté : ces rapports sont accompagnés de résumés à l’attention des décideurs. Messieurs les maîtres du monde, on vous a même prémâché la tâche: allez, un petit effort…

La 27e session de l’IPC (International Panel Comitee) du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), à Valence du 12 au 17 novembre vient d’adopter son quatrième rapport sur le réchauffement climatique et ses conséquences. Le GIEC met en garde le monde contre le « risque d'effets soudains ou irréversibles » du changement climatique et des dérèglements qui en découleront. Ce rapport, réalisé par plusieurs milliers de chercheurs du monde entier, est considéré comme une référence mondiale sur le réchauffement climatique. Une véritable bible. Même si des observateurs soulignent en coulisse les résistances de certains (surtout la Chine, l’Inde et les Etats-Unis), on accorde beaucoup d’importance au texte approuvé à Valence. Le président du GIEC, l’Indien Rajendra Pachauri, approuve : «Avec un tel consensus autour de ce texte, les sceptiques devront réfléchir à deux fois avant de le nier.» Les experts estiment que la balle est désormais dans le camp des politiques, notamment en matière de réduction de gaz à effet de serre. Sans un élan positif global de la part des plus grands pollueurs (Etats-Unis, Chine et Europe en tête), tous les efforts pour limiter le réchauffement de la planète seront vains. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies (ONU), a rappelé l’importance du prochain sommet des Nations unies pour le Climat à Bali, dans trois semaines, qui doit préparer l’après-Kyoto.
Ce rapport fait suite à la présentation, il y a quelques semaines, par l’UNEP (United Nation Environnment Program) de son nouvel ouvrage, GEO 4, qui reprend les principales données sur l’état environnemental de la planète. Des données qui ne sont guères rassurantes…

Combien de rapports alarmistes faudra-t-il encore avant que l’on se bouge enfin ?
En guise de conclusion, voici quelques-uns des problèmes environnementaux à l’échelle mondiale, que l’humanité se doit de prendre à bras le corps dès maintenant (bien qu’il soit déjà très tard) si elle ne veut pas hypothéquer son avenir…

Changement climatique
Le réchauffement climatique est en marche. La température moyenne du globe a augmenté de 0,74C° au cours du siècle dernier et, les 11 dernières années, font partie des 12 années les plus chaudes jamais enregistrées. Les scénarios projettent une augmentation allant de 1,8 à 6,1c° d’ici 2100 selon le niveau des émissions de gaz à effet de serre imputées aux activités humaines. Pour la communauté scientifique, le seuil à ne pas dépasser tourne autour des 2 c°. Au-delà, les conséquences pour la planète seraient désastreuses. L’adaptation aux changements climatiques est donc inévitable et pour enrayer le processus à plus long terme, il conviendra de diminuer de 75 % les émissions mondiales à l’horizon 2050.
À défaut, tous les efforts mis en place pour éradiquer la pauvreté pourraient être balayés par les conséquences du réchauffement climatique. Sécheresses, inondations, canicules, fonte des glaces. Autant de symptômes déjà visibles aujourd’hui, mais qui pourraient s’accentuer dans le futur. Le danger qui guète l’approvisionnement en eau et la sécurité alimentaire affecterait des centaines de millions de personnes, de même que la montée des eaux dans les zones côtières.

Biodiversité
Elle représente toutes les formes de vie sur terre, que ce soient les plantes, les animaux, les habitats ou, même des écosystèmes ( comme les forêts). La bonne santé d’un écosystème est primordiale: l’existence des êtres vivants et celle de l’homme en dépendent.
Aujourd’hui, l’évolution de cette biodiversité dépend largement de l’action humaine. L’augmentation de la pression humaine sur les écosystèmes est directement liée à la hausse continue de la population mondiale, à l'urbanisation galoppante et, à l'activité économique (cultures, pêches). Les écosystèmes sont complètement modifiés par l’homme et voient leur existences hypothéquées. On estime à 16.000 le nombre d’espèces animales et végétales menacées d’extinction, soit un tiers des espèces connues. Elles disparaîtraient d’ici la première moitié du siècle, soit dans moins de cinquante ans ! Grands singes, cétacés, amphibiens,... aucune famille ne semble être épargnée. Certains scientifiques n’hésitent pas à annoncer le début de la sixième plus grande vague d’extinction que la planète n’ait jamais connu.

Eau
L’eau constitue un des principaux enjeux du XXIe siècle, tant au niveau de sa qualité que de sa disponibilité. La pollution intense de 60% des grands fleuves et la dégradation des écosystèmes marins affectent directement la santé humaine. À l’échelle mondiale, la contamination de l’eau, due aux déchets industriels et ménagers, tue 3 millions de personnes (principalement des enfants), chaque année, dans les pays en voie de développement. Les eaux côtières contaminées par les eaux usées causent plus de 1,2 milliard de cas de maladies gastro-intestinales et 50 millions de maladies respiratoires par an.
Près de 3 milliards de personnes n’ont pas accès à une eau de qualité, quand ce n’est pas à l’eau tout court ! L'eau justement: c’est toute l’humanité qui pourrait un jour en manquer. Les ressources d’eau douce disponibles continuent à décliner en raison d’une utilisation excessive de l’eau de surface et des nappes phréatiques (l’eau qui se trouve dans le sous-sol). L’agriculture représente à elle seule 75% de la consommation d’eau potable. Parallèlement, l’augmentation des sécheresses et la fonte des glaces, amplifiées par le réchauffement climatique, accroissent les risques de manque d’eau.

Air
La pollution atmosphérique, en particulier celle causée par les particules fines, ne cesse de croître au niveau mondial. L’atmosphère des mégapoles et bidonvilles des pays en voie de développement est irrespirable : la combustion du kérosène, charbon ou biomasse. Ceci cause la mort prématurée de 2,5 millions de personnes chaque année, essentiellement des femmes et des enfants.
Principal responsable pointé du doigt : le secteur des transports. Il est le témoin du développement effréné de l’économie mondiale mais, il contribue activement à l’explosion des émissions nocives dans l’air. Depuis 1987, le nombre de voitures a doublé sur Terre. Le transport aérien a augmenté de 76% depuis 1990. Petit point positif dans ce sombre constat, la qualité de l’air. On estime qu’elle s’est sensiblement améliorée dans les régions les plus développées. Dans la plupart des grandes villes occidentales, l’air est devenu plus respirable, sans être toutefois parfait. L’augmentation de l’ozone dans l’hémisphère nord diminue fortement le rendement des récoltes. Le coût de cette perte est évalué entre 6 et 12 milliards de dollars et la sécurité alimentaire est menacée.

* L’orange bleue est toutefois excusée pour son peu d’intérêt sur la préservation de l’environnement. Ses priorités politiques (ou intérêts personnels) en matière de gain territorial et de "gueguerres" linguistiques méritent bien mieux que la sauvegarde des générations futures.

J.A.