mardi 27 novembre 2007

Le changement climatique ou le bon tuyau pour gagner une élection




















Le travailliste Kevin Rudd, a remporté samedi les élections législatives en Australie. Au centre de son discours électoral : la lutte contre le changement climatique!

Il était temps ! Pour la première fois à une si grande échelle, l’argument de la lutte contre le réchauffement climatique a été décisif pour remporter une élection législative. Cela s’est passé le week-end dernier, en Australie. Les travaillistes (la "gauche" dans les pays anglo-saxons), menés par Kevin Rudd ont écrasé leur adversaire, le conservateur John Howard qui menait les Libéraux.
La lutte contre le changement climatique et le retrait des quelque 1.500 militaires australiens déployés en Irak ont été deux des thèmes les plus populaires de la campagne du leader travailliste, qui a mis fin, avec un raz-de-marée électoral, à onze ans de règne du Premier ministre conservateur John Howard et de son Parti libéral. « Je voudrais dire que nous serons un gouvernement pour tous les Australiens et que je gouvernerai toujours dans l'intérêt national », a-t-il déclaré dimanche. Le changement climatique sera-t-il enfin reconnu comme un problème d’intérêt national ?
M. Rudd a assuré que sa priorité était « d'agir et d'agir maintenant sur le changement climatique et l'eau », alors que l'Australie, continent le plus sec de la planète, a souffert de sa plus grave sécheresse en un siècle. Il faut dire que le pays, gros pollueur, prend de plein fouet les conséquences du réchauffement global de la planète. Pendant la campagne, M. Rudd a promis, s'il était élu, de ratifier le protocole de Kyoto, que l'Australie est le seul pays industrialisé, avec les Etats-Unis, à ne pas avoir signé. Ce lundi encore, Kevin Rudd a annoncé qu’il signera bien plutôt que prévu le protocole de Kyoto sur le réchauffement climatique, honorant ainsi l'une de ses principales promesses de campagne. Kevin Rudd a également fait part de son intention de se rendre en décembre à Bali (Indonésie) pour la conférence de l'ONU sur le climat. Conférence où les intervenants devraient tracer une feuille de route de négociations pour donner une suite aux engagements de Kyoto, dont la première phase expire en 2012.
Au-delà de cette victoire, l’élection législative australienne marque une fois de plus l’inquiétude grandissante des citoyens pour le changement climatique, qui touche à grande échelle une population riche et développée. Espérons que cette élection devienne un cas d’école pour d’autres élections dans le monde, et ne reste pas un exemple local.

J.A.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Information très intéressante et plutôt unique. Ma question est: peut-on réellement imputer ce succès électoral ("écrasant": à quelles proportions?) à cette sensibilité environnementale?
Espérons en tout cas que ce succès s'accompagne d'actions concrètes de la part des dirigeants et de tous les australiens!